ENS LSH - Colloque - Pour une histoire critique et citoyenne, le cas de l’histoire franco-algérienne

Pour une histoire critique et citoyenne
Le cas de l’histoire franco-algérienne

20, 21, 22 juin 2006


HAUTREUX François-Xavier

Université Denis Diderot-Paris 7

Au-delà de la victimisation et de l’opprobre : les harkis

Session thématique « Une guerre de reconquête coloniale »

Mercredi 21 juin 2006 - Après-midi - 14h00-16h00 - Salle F 08

Résumé de la communication

Depuis la fin de la guerre d’Algérie s’est formée sur le sol métropolitain une communauté originale, distincte des pieds-noirs ou des immigrés d’origine algérienne : la communauté harki.

Le terme « harki » fait référence à une unité auxiliaire créée par la France à l’occasion des « événements d’Algérie ». Pendant les huit années de guerre, l’armée française fit massivement appel à ce type de troupes. Malgré l’importance de cette expérience, spécifique par bien des aspects au conflit franco-algérien, l’histoire des harka demeure en grande partie méconnue. En dehors de quelques articles de Guy Pervillé et de Charles-Robert Ageron, aucun travail véritablement historique ne s’est en effet jusqu’à présent penché sur la question, laissant la porte ouverte à toutes les interprétations.

Si les harka regroupèrent le plus d’homme, d’autres unités « supplétives » existèrent également : les makhzens des Sections administratives spécialisées, les Groupes mobiles de police rurales (ou Groupes mobiles de sécurité après 1958), les Groupes d’autodéfense et les Assès. Ces différentes unités servirent suivant des modalités très différentes. Mais à l’intérieur même de chaque catégorie, de profondes différences existèrent.

Au-delà des résumés simplificateurs, il s’agit ici d’étudier ces différentes manières de servir : en observant ce qui fait la spécificité de chacune de ces unités, mais également ce qui les rapproche. À travers une vision chronologique, il s’agira également de cerner les évolutions qui ont pu exister des premiers engagements à leur suppression en 1961 et 1962 : évolution des effectifs et des missions, bien sûr, mais également évolution dans les objectifs visés par le commandement à travers cette expérience. En replaçant les combattants supplétifs dans le double contexte du monde colonial avant 1954 et de l’affirmation de l’État algérien en 1962, en rationalisant l’expérience de ces hommes, peut-être sera-t-il possible de mieux saisir les enjeux de mémoire auxquels ils sont mêlés encore aujourd’hui, de part et d’autre de la Méditerranée.

Publications

-  « L’emploi des harkis pendant la guerre d’Algérie : essai de périodisation », XXe siècle, 2006, (à paraître).



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